2. personality
C’est le moment gênant où je suis sensée disserter sur ma personnalité… Je n’aime pas ça essentiellement parce que ça demande de se creuser la tête et je suis plutôt du genre à faire marcher mes méninges pour écrire ou pour chercher un coin poser où fumer tranquillement sans prendre une balle perdue. Vous l’aurez compris je ne suis pas hyper vivace comme fille. Comme le disait si bien mon prof de sport au lycée, je suis plus théorique que pratique… Sans vouloir me vanter je suis assez intelligente, j’oserais même dire un peu plus que la moyenne sans être une surdouée non plus faut pas abuser ! Le problème c’est que je m’en fou (comme de beaucoup de chose en fait), je suis passée maître dans l’art de la procrastination alors forcément mes notes ne donnent vraiment pas l’impression que ça marche plutôt bien là-haut.
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore relevé, je manque carrément d’élégance par moment et il m’arrive de parler de façon très crue. Marriez ça avec un manque crucial de diplomatie et une franchise sans égal et vous vous retrouvez avec une jolie fille aux manières de camionneur. Pas tout le temps certes mais on ne peut nier le fait qu’il m’arrive de manquer de féminité.
Les membres de ma famille ont tendance à idéaliser les choses et à rêver les yeux ouverts et puis il y a moi. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai grandi dans un foyer où tout le monde est à l’ouest mais je suis terre-à-terre, je dirais même pragmatique peut-être un peu trop d’ailleurs. Je pense que mon petit côté sarcastique voir cynique quand je suis au meilleur de ma forme, vient avec.
Vous ne le croirais peut-être pas mais j’ai beau être directe, sarcastique et tout ce que vous voulez, quand il s’agit de beaux jeunes hommes ce n’est plus la même chose. Je me transforme en adolescente mièvre seulement capable de regarder le dit bellâtre –bien trop souvent plus jeune que moi, derrière mes cheveux sans être capable de l’approcher. Je pense que je suis une handicapée de la drague et suis totalement incapable de minauder comme le font si bien certaines prédatrices de l’école. Le comble pour un auteur d’histoires érotiques !
Après vous avoir bien dégoûté, je dois ajouter quelques petites choses pour rehausser le niveau. Si je suis aussi franche et directe c’est tout simplement parce que je respire la spontanéité – et que je ne mesure pas toujours la portée de mes paroles.
Malgré mon côté ultra réaliste je n’en reste pas moins créative sinon je n’essaierais pas de devenir écrivain. Cette discipline me passionne vraiment. J’adore raconter des histoires et il s’est avéré que je ne suis pas trop mauvaise pour manier les mots…
Croyez moi pour survivre dans cette école d’hurluberlus il ne faut pas seulement être discret mais aussi être tolérant et ouvert d’esprit. En prenant un peu de recul ces espèces de psychopathes peuvent se montrer drôles à côtoyer et à observer. De toute façon une fois qu’on est défoncé tout le monde devient sympas, même les gars des gangs. Un peu de weed suffit à amadouer un paquet de personne dans cette école…
En bref, mes principaux traits de caractères sont
ma franchise, mon pragmatisme, ma flemmardise, ma spontanéité, mon manque de diplomatie et même que parfois je peux être super drôle ! Ce qui ne m'empêche pas d'être une tanche dans mes relations "intimes" avec la gente masculine. Vraiment.
Quant à mes goûts, je dirais que j'aime la tranquillité, le pétard du soir, écrire, la pastèque& la viande rouge, les mecs tatoués et/ou plus jeunes que moi (ce qui apportera ma perte un jour je le sens), les caresses dans les cheveux et j'en passe.
Par contre, j'ai horreur de travailler, des chats égyptiens (vous savez ces espèces d’immondes rats sans poils !), être mêlée aux histoires de l’école, le parfum des fleurs (allergie oblige), les choses trop sucrées, les espaces étroits (je ne suis pas vraiment claustrophobe mais j'ai des frissons en regardant des documentaires sur la spéléologie à la télé...) et un paquet d’autres choses.
3. history
Trêve de futilités ! Parlons un peu famille. Il y a d’abord mes parents, Kenji et Azuka, née Inoue. Nous sommes plutôt en bon terme mais ils ont un peu trop tendance à m’idéaliser et à me voir comme le dernier espoir de la famille. Tout ça à cause de mon frère. Parlons-en de cet incapable qui m’est cher. Oshima Iku, de deux ans mon aîné, dont les seuls bus dans la vie sont de devenir « artiste » et de parcourir le monde en se la coulant douce, sans gagner d’argent... Aux dernières nouvelles ni-chan fait un trek dans la cordillère des Andes. Il se fout complètement de ce qu’il se passe autour de lui mais je l’aime bien.
Mon histoire est ma foi plutôt normale. Je suis une enfant désirée –numéro deux de la portée, bien que mon arrivée était attendue trois jours plus tard et non pas le 2 aout. Mais il y a des choses que l’on ne contrôle pas et croyez bien que je n’ai pas décidé de mon plein gré de naître le jour où mes parents devaient prendre la route pour Sapporo, fief familiale. Non, j’ai préféré débarquer à Ioujno-Sakhalinsk (un (space) cookie à celui qui le prononce correctement du premier coup). Cette sympathique petite bourgade au nom qui sent bon l’Europe de l’est, se situe sur l’île de Sakhaline en Russie à quelques kilomètres du Japon. Que faisaient mes parents dans une ville où on se les pèle en hiver et où il fait beaucoup trop chaud en hiver, me direz-vous. Il s’avère que la plus vieille amie de maman à épouser un russe qui l’a emmenée avec lui dans cette délicieuse ville. Mes parents étaient juste en visite chez cette charmante dame qui est aujourd’hui ma marraine. Ils devaient rentrer à Sapporo pour que maman me ponde en toute tranquillité mais par soif de notoriété ou par impatience, je me suis manifestée alors que les parents s’apprêtaient à quitter la Russie. Comme on dit si bien sur internet : « surprise motherfucka ». Et je suis née. C’est surement la chose la plus exotique qui soit arrivée dans ma vie et le sort a voulu que je ne m’en rappelle absolument pas.
Ensuite les choses deviennent beaucoup moins drôles. J’ai grandi tranquillement –mais surement, à Sapporo entourée de mes parents et de mon grand-frère. Je n’étais pas trop mauvaise en cours tout en produisant le moins d’effort possible, faut pas déconner non plus ! Papa et maman se sont vite rendu compte qu’on ne pourrait jamais rien tirer du frangin alors tous les espoirs se sont tournés vers moi. A leurs yeux j’étais celle qui relèverait le niveau de la famille. Mes parents sont un peu idéalistes… et tellement naïfs de porter tous leurs espoirs sur une branleuse de compète comme moi. J’entrais à peine au lycée qu’ils me voyaient déjà intégrer une université à Tokyo pour ensuite faire n’importe quel boulot tant que c’était un haut poste ou au moins qu’ils en imposent quand papa et maman discuteraient avec leur amis… C’est pour ça que j’ai passé des examens d’entré dans un paquet d’université à la capitale. Pour faire plaisirs à mes géniteurs je me suis débarrassée de la culture de baobabs que j’ai dans la main pour préparer ses concours et être enfin débarrassée d’eux. Je me suis décarcassée et c’est comme ça que j’ai pu intégrer Gyokuseki.
Je me demande encore si c’est la plus grosse erreur de ma vie ou si je suis un putain de génie. Bon cette école est un peu un coupe gorge mais là-bas je peux joyeusement me tourner les pouces pendant que les parents à Sapporo ont les yeux qui brillent en m’imaginant en studieuse étudiante tokyoïte. Je prends bien soin de ne pas me mêler à ces histoires de clans et les autres me foutent la paix parce que je suis toujours là pour dépanner un pétard aux plus nécessiteux. La weed c’est bon pour ce que j’ai et l’inspiration. D’ailleurs je finance ma consommation et mes cigarettes en écrivant des nouvelles érotiques pour un magazine, déconseillé aux moins de 18 ans, sous le pseudonyme de MIU, depuis presque deux ans. Si vous me voyez entrain de raccrocher au nez de quelqu’un ou ignorer des appels sur mon téléphone c’est que –comme presque toutes les semaines, je vais rendre ma nouvelle en retard. Les gens de la rédaction m’adorent… Ah ! et bien évidemment c'est un secret.
J'ai donc intégré l'université de 玉石 Gyokuseki pour faire plaisir à papa et maman. Je vies ma vie en laissant les autres se taper sur la gueule et j’assure ma tranquillité en échange de joins que je partage volontiers avec les fumeurs de l’école.